Aménagement du temps scolaire : proposer des études du soir

Intervention d'Anne-Noëlle Quillot au Conseil municipal de Metz du 28 mars 2013

 

 

Vous nous proposez de financer le contrat local d’accompagnement à la scolarité et j’y suis bien sûr favorable.

 

Cependant ce dispositif s’adresse uniquement aux enfants scolarisés sur les quartiers de Bellecroix, Borny, Metz-Nord et Hannaux-Frécot-Barral.

 

Pourquoi ne cibler que les enfants des quartiers « politique de la ville », pourquoi se refuse-t-on à accorder cet accompagnement à tous les écoliers messins ?


 Est-il respectueux du rythme de l’enfant que celui-ci soit récupéré par ses parents après l’école et le périscolaire, par exemple à 18h ou 18h30 sans avoir pu apprendre ses leçons ?

 

Ne pensez-vous qu’il conviendrait d’organiser des études du soir pour les élèves dans l’ensemble des écoles messines. D’une part, c’est une demande des parents, qui se résolvent parfois à inscrire leurs enfants dans des établissements privés où ces études sont organisées.

 

D’autre part cela permettrait d’accompagner les élèves qui ne savent pas apprendre ou qui ne bénéficient pas à la maison d’un espace ou du calme nécessaires pour apprendre.

 

De nombreux enfants des quartiers populaires ont pu réussir leur scolarité grâce à ce qu’on appelait autrefois « l’étude ». A une époque pas si éloignée, puisque c’est celle de mes études primaires, des enseignants gardaient en « étude » gratuitement des enfants dont ils percevaient les difficultés et le potentiel pour inverser le cour des choses. Daniel Picouly, auteur né en 1948 , en parle très bien dans ses livres, notamment dans Le Champ de personne.

 

Concrètement l’étude surveillée, organisée à l’initiative et sous la responsabilité d’une ville, est un temps au cours duquel les enfants peuvent faire leurs devoirs au calme, en bénéficiant de la présence d’un enseignant.

Les études surveillées sont encadrées en priorité par des enseignants ou éventuellement par des étudiants d’un niveau universitaire au moins égal à Bac +2, qui sont rémunérés par la Ville.


L’enseignant met en œuvre des moyens d’apprentissage des leçons (lecture, leçons à réciter, exercices à corriger) en concertation avec l’enseignant responsable de la classe.

Des communes ont mis cela en place depuis longtemps et je vous en livre quelques exemples :

Paris  où les enfants sont placés sous la surveillance d’enseignants et d’animateurs, titulaires du baccalauréat, recrutés par la Ville. Les tarifs sont appliqués en fonction d'une tranche calculée par la Caisse des Ecoles des arrondissements sur la base du quotient familial (à partir des ressources du foyer).Il y a ainsi 8 tranches qui vont de 2€60 à 30€/mois selon les

revenus des familles, pour 4 séances hebdomadaires d’une heure 1/2

Versailles où toutes les écoles élémentaires proposent des études surveillées, de 16h30 à 18h, certaines écoles prolongeant jusqu’à 18h30.

Grenoble où dans toutes les écoles élémentaires, un service d'études surveillées est organisé par la Ville tous les jours scolaires. Ce service facultatif s'adresse à tous les enfants fréquentant l'école. Il est gratuit et sa durée est d'une heure après la classe.

Voilà Monsieur le maire, le projet, auquel je vous demande, dans le contexte global de modification des rythmes scolaires, de réfléchir pour la rentrée 2013.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :