Mettis : l'accessibilité en cause

Conseil municipal du 26 septemebre 2013

Point n°8

 

ANQ.jpgMonsieur le Maire,

 

Nous avons été conviés, le 17 septembre dernier, élus, membres de la commission accessibilité, associations et services de la ville, à emprunter le Mettis Bus à haut niveau de service dernier cri, qui va être mis en service dans quelques semaines

Bien que vos experts soient depuis des mois, sourds aux remarques et constats des associations, bien qu’ils soient aveugles puisqu’ils ne lisent pas les comptes-rendus alarmistes des réunions relatives à l’accessibilité dans le Mettis, ils pourront tout de même l’emprunter  car il est adapté aux personnes sourdes et aveugles. Heureusement pour eux ils ne se déplacent  pas en fauteuil roulant car ils ne pourraient pas accéder au Mettis.

Il est impossible, aujourd’hui, d’ monter sans l’aide d’un tiers, ni d’en descendre en toute sécurité. D’ailleurs 2 membres de votre majorité s’y sont essayés ce jour-là au péril de leur vie…eh oui un fauteuil qui bascule en arrière peut provoquer le « coup du lapin ».

Bien que l’inadaptation de la palette comble lacune (c’est le terme technique) ait été soulignée aux cours de plusieurs réunions, que les conclusions aient été consignées dans des comptes-rendus adressés à la mission METTIS, les experts n’ont pas voulu entendre les remarques et les propositions pour y remédier. Le constructeur a tout simplement fait homologuer le véhicule avec la palette de secours…qui n’est pas faite pour être utilisée ordinairement puisqu’elle oblige la personne en situation de handicap à alerter le conducteur, et celui-ci à  descendre de son véhicule pour l’actionner.

Par ailleurs vous nous aviez annoncé, après des travaux pharaoniques, une intermodalité sans obstacles sur la place de la gare. Or on constate qu’il y a des problèmes de planitude, de pavage grossier qui accroche le pied et les roues, que pour les fauteuils roulants, les valises, les poussettes, les parcours sont contraints. Certains obstacles comme des trottoirs bordant de part et d’autre les quais du Mettis, des marches soudaines, non seulement paraissent aberrants, sur un espace qui devait être complètement accessible à tous (c’est ainsi que vous avez justifié le chantier), mais en plus sont mal signalés donc dangereux.

Les associations et les personnes handicapées présentes ce jour-là ont été bien déçues et mécontentes des constats.

Non seulement les experts ont été sourds et aveugles, mais pire ils se sont aussi montrés indifférents. Cela m’a fait penser à une phrase de Gandhi : « là où la conscience doit se prononcer, la loi n’a que faire »

Alors je vais parler de loi :

Je vais citer un extrait de l’Article 26 de la convention internationale des nations unies, relative aux droits des personnes handicapées, opposable en justice

 

Les États Parties prennent des mesures efficaces et appropriées pour permettre aux personnes handicapées d'atteindre et de conserver le maximum d'autonomie, de réaliser pleinement leur potentiel physique, mental, social et professionnel, et de parvenir à la pleine intégration et à la pleine participation à tous les aspects de la vie.

 

Je citerai aussi la directive européenne « autobus-autocar » de 1999 :

Si l'objectif principal de la présente directive est de garantir la sécurité des passagers, il est également nécessaire de prévoir des prescriptions techniques en matière d'accessibilité des véhicules visés par la présente directive pour les personnes à mobilité réduite, conformément à la politique de la Communauté en matière sociale et dans le domaine des transports. Il convient

de tout mettre en oeuvre pour améliorer l'accessibilité de ces véhicules. À cette fin, l'accessibilité pour les personnes à mobilité réduite peut être réalisée soit par des solutions techniques appliquées

au véhicule, comme prévu par la présente directive, soit par une combinaison de ces solutions avec une infrastructure locale appropriée garantissant l'accès aux personnes en fauteuil roulant.

 

Pour moi Monsieur le Maire, l’expert est au service du politique et non l’inverse,

Et comme l’a justement dit mardi dernier Bruno Gaurier, conseiller politique du C.F.H.E. (conseil français des personnes handicapées pour les questions européennes), , lors de la journée « droit de cité, pour une ville inclusive » portée par le réseau des villes Quattropole  : « avoir un tramway inaccessible aujourd’hui, ce n’est pas possible »

 

Aussi que pensez-vous faire, Monsieur le Maire, pour permettre l’accessibilité des personnes en fauteuil roulant lors de la prochaine mise en service des véhicules. J’espère qu’il ne faudra pas attendre qu’un accident se produise, que les assurances se battent pour rechercher les responsabilités, pour qu’une solution, soit enfin mise en place.

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