Les multiples visages de l’échec scolaire

Un intéressant article pour appuyer sa réflexion.

Extraits :
Les multiples visages de l’échec scolaire, par Denis PEIRON

La Croix, 30 janvier 2009

...Officiellement, ces 15 % d’élèves qui, à l’entrée en sixième, rencontrent de grosses difficultés de lecture, d’écriture et de calcul

 Chercheurs et enseignants se disent incapables de dresser le portrait-robot de l’élève en difficulté et préfèrent évoquer une multitude de variables qui, s’additionnant, se combinant, peuvent conduire à l’échec.

 il y a « l’enfant en butte à des problèmes psycho-affectifs, parce qu’il vit mal le divorce de ses parents ou l’arrivée d’un petit frère », celui qui est « dévoré par l’anxiété », tel autre qui, grand prématuré, a été « trop longtemps couvé par ses parents », au risque de compromettre son intégration dans le groupe classe. Il y a aussi tous ceux qui souffrent de dyslexie, de dysorthographie, de dysphasie – trouble de la communication verbale… « Aucun de ces paramètres n’est à lui seul définitivement handicapant, assure cette rééducatrice. Tout dépend de leur combinaison et de la personnalité de l’élève. »

...« La différence de maturité entre les élèves nés au début de l’année civile et ceux nés au mois de décembre peut jouer, surtout au CP où, proportionnellement à l’âge des enfants, un an d’écart, c’est énorme »,

...ceux dont les difficultés sont liées à leur environnement. Et de ce point de vue, la situation a eu tendance à se dégrader.
... « Il n’y a pas d’échec scolaire, mais des élèves qui ne se trouvent pas à leur place »,  l’objectif de l’école devrait être d’« amener chacun au maximum de ses capacités », quitte à s’adapter aux compétences des élèves en leur proposant des parcours individualisés. « Or, sous couvert d’égalité, on a sombré dans l’égalitarisme.

...un recours fréquent à la notation, dès les petites classes, renforce ce sentiment de stigmatisation ou de rejet. Un phénomène qui s’accentue à l’entrée au collège. « Les parents mettent la pression sur leurs enfants »,

...les politiques publiques « s’attachent surtout à faire émerger des élites et délaissent ceux qui cumulent difficultés sociales et difficulté d’apprentissage »,
... le facteur « immigration » n’est pas toujours, loin s’en faut, corrélé avec l’échec scolaire. « Dans le cas des primo-arrivants, ceux qui arrivent en France sans maîtriser le français, les deux ou trois premières années sont généralement très difficiles. Mais ces enfants se trouvent dans une dynamique positive et voient l’école comme un outil d’intégration et d’ascension sociale. L’échec est beaucoup plus fort chez certains jeunes issus de familles du quart-monde, très éloignées de la culture scolaire et socialement résignées. »
Denis PEIRON
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