Grande Mosquée : un terrain pour un lieu de culte musulman à Metz

Monsieur le maire, chers collègues,

 

Je vais reprendre la Déclaration universelle des droits de l'homme en son

Article 18

 

Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites.

 

Je voudrais aussi citer quelques extraits de la récente « charte de la laîcité » :

 

1. La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi, sur l'ensemble de son territoire, de tous les citoyens. Elle respecte toutes les croyances.

 

2. La laïcité garantit la liberté de conscience à tous. Chacun est libre de croire ou de ne pas croire. Elle permet la libre expression de ses convictions, dans le respect de celles d'autrui et dans les limites de l'ordre public.

 

4. La laïcité permet l'exercice de la citoyenneté, en conciliant la liberté de chacun avec l'égalité et la fraternité de tous dans le souci de l'intérêt général.

 

 Et enfin des extraits de l’article 13 de la  Loi du 9 décembre 1905 de séparation des Églises et de l'État :

 

« Les édifices servant à l'exercice public du culte, ainsi que les objets mobiliers les garnissant, seront laissés gratuitement à la disposition des établissements publics du culte, puis des associations appelées à les remplacer auxquelles les biens de ces établissements auront été attribués par application des dispositions du titre II.

 

L'Etat, les départements, les communes et les établissements publics de coopération intercommunale pourront engager les dépenses nécessaires pour l'entretien et la conservation des édifices du culte dont la propriété leur est reconnue par la présente loi. »

 

Alors pour venir à notre débat, certes en 1905 le culte musulman n’existait pas en France, donc il n’a pas pu disposer d’édifices servant à l’exercice du culte musulman, mais aujourd’hui pour ne donner que les chiffres en Alsace-Moselle l’islam compte environ 100 000 fidèles dans ses trois départements.

 

Est-il raisonnable de rester dans une situation inégalitaire qui veut que les lieux de culte propriété de collectivités et entretenus par ces collectivités soient réservés aux seuls 4 religions présentes en 1905 ? faut-il s’accrocher à l’histoire pour refuser de régler cette question  au vu de l’évolution du nombre de croyants et de pratiquants dans les différentes religions ? pour moi les français musulmans sont des citoyens comme les autres, ils ont le droit de vivre et d’exprimer leur foi avec diverses sensibilités. La pratique de l’islam nous interpelle, nous dérange, mais vient aussi enrichir le débat citoyen, culturel, spirituel. Pour être tolérés, les musulmans devraient se fondre dans le paysage. Ils demandent à être reconnus, et cette reconnaissance passe par la visibilité, avec notamment l’édification de lieux de culte spécifiques.

 

En reconnaissant leurs droits nous pouvons également leur rappeler leurs devoirs, comme à tout citoyen. Nous gagnerons tous à favoriser l’existence de lieux ouverts à la rencontre et au dialogue avec d’autres, croyants et non-croyants, chercheurs de sens et d’intériorité.

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